Histoires de cyclecaristes : rien ne sert de partir à temps, il suffit de courir

Publié le par lesdecoiffes.over-blog.com

Au départ de la bourgade de Lozère que nous avions choisie pour base ce week-end là, Henri n'était pas spécialement en avance sur l'horaire. La journée allait être longue et sa destination était le sommet du Mont Aigoual. Il avait avalé en vitesse une tasse de café, retiré la bâche qui avait couvert le Darmont pour la nuit et, parti bon dernier, avait "attaqué" dès les premiers virolos. Las, la couronne d'entraînement de l'unique roue motrice du trois roues s'enroula autour de son axe dans le claquement sec d'un acier qui avait décidé de ne pas résister à un effort aussi violent que matinal.

Beaucoup auraient abandonné mais notre homme, lui, avait vu un garage un peu plus bas sur la route. Il tourna le Darmont dans le sens de la descente, atteignit le garage en roue libre (ô combien) et y laissa glisser sa monture sous le regard médusé des mécanos dont l'ordinaire était constitué de Clio, de Picasso, voire de 2 CV pour les plus anciennes.  Il leva l'arrière de l'auto sur un cric, constata immédiatement les dégâts et demanda qu'on lui prête un poste à souder. Il remit prestement la couronne en place, et roule ma poule.

Au premier arrêt à Saint-Jean du Gard, 90 km plus loin, il avait rejoint la meute. Alors qu'il rangeait le Darmont, un papi qui le suivait depuis un moment lui jeta, inquiet : "Vous avez vu les gerbes d'étincelles ?". Henri n'avait rien vu, bien entendu. Il se pencha sous l'auto. Pfuit... une bricole, un détail, juste le câble de batterie sectionné, une broutille : les magnétos n'ont pas besoin d'électricité et le réservoir du Darmont est à l'avant. Un domino et l'affaire était réglée.

Dans l'après-midi, le Darmont était le premier à atteindre le sommet de L'Aigoual, à 1565 m disent les géographes.

 

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